Le gilet pare-balles

 

Cet étrange vêtement est un gilet pare-balles à écailles utilisé dans les années 1960 par la Gendarmerie Vaudoise (fabrication française, société « Protector », Paris). Il s’attache par des lanières latérales, et se compose de plaques lamellaires en acier s’insérant dans un vêtement en coton. Il ne possède pas la résistance des modèles actuels en Kevlar, renforcés de plaques d’acier trempé, mais permettait d’arrêter les balles de petit calibre.

 

 

En savoir plus:

Au Moyen Âge déjà, on trouve des vêtements matelassés (nommés « jaques ») qui peuvent posséder jusqu’à 30 couches de tissu afin de protéger au mieux des flèches. A la fin du Moyen Âge apparaît la brigandine, qui est un vêtement de tissu renforcé de plaques de métal rivetées. Mais c’est au XIXe siècle que l’histoire du gilet pare-balles commence véritablement, avec un gilet de soie qui peut arrêter les balles les plus lentes et coûte alors une fortune. Il est intéressant de souligner que l’archiduc d’Autriche François Ferdinand en porte un lors de son assassinat en 1918 : la protection se révèle inutile car la balle l’atteint au cou. Au cours du XXe siècle, le principe du gilet pare-balles se développe petit à petit et met à profit des matériaux très variés, des plaques de métal ou de céramique aux couches capitonnées de coton. C’est aujourd’hui le Kevlar, fibre synthétique mise au point dans les années 1970 conçue pour renforcer les pneux, qui est le plus utilisé. Les recherches de pointe qui travaillent sur le gilet, voire l’armure pare-balles du futur, s’intéressent de près à des matériaux plus improbables comme les nanotechnologies ou la soie d’araignée génétiquement modifiée. La Gendarmerie vaudoise s’équipe de gilets dans les années soixante (modèle présenté ici), mais réservé à des unités ou des missions spéciales. Le gilet pare-balles ne fait pas partie de la dotation personnelle des gendarmes vaudois avant le G8 (Sommet d’Evian).

Pour aller plus loin:

  • Olivia Cutruzzolà, "Au cœur du Groupement latin de sécurité et de maintien de l’ordre (GMO)", dans PolCant, n°87 (2012), pp. 14-17. <online>
  • Ministère des Armées, "De la cuirasse au gilet pare-balles, un siècle de protection balistique du soldat", 2015 <online>
  • Light armour project (University of Cransfield, 2015-2019), <online>

Gilet pare-balles à écailles de la Gendarmerie Vaudoise. Vaud. 1960.

Hauteur: 60 cm
Largeur: 57 cm